La phrase complexe

A – La phrase simple est composée d’une seule proposition. Elle contient un seul verbe conjugué.

Ex : Le facteur distribue le courrier.

Les phrases constituées par l’association de plusieurs phrases (plusieurs propositions) sont des phrases complexes.

Entraînement : Distinguer les phrases simples et les phrases complexes.

Les phrases suivantes sont des phrases simples. Vrai ou Faux ?

L’association de plusieurs propositions en une phrase complexe peut se faire de plusieurs façons différentes :

– Par juxtaposition ou coordination,

Ex : Je me suis couché tard, j’ai du mal à travailler.

(Juxtaposition : les propositions sont posées l’une après l’autre et seulement séparées par une virgule).

Ou bien

J’ai du mal à travailler car je me suis couché tard.

(Coordination : les deux propositions sont reliées par la conjonction de coordination « car » qui introduit la cause.)

Par subordination, ou insertion,

Ex : Le facteur qui distribue le courrier dans mon quartier est tombé à vélo.

Cette phrase complexe est constituée des deux phrases simples suivantes : « Le facteur est tombé à vélo ». et « Un facteur distribue le courrier dans mon quartier. » Dans la phrase complexe donnée en exemple, le pronom relatif « qui » remplace le groupe nominal « Un facteur » dans la deuxième proposition. Cette deuxième proposition est subordonnée à la première ( elle a une fonction par rapport au mot « facteur » de la proposition principale).

B – Juxtaposition et coordination : la parataxe.

Dans ces cas, la phrase complexe est formée par la réunion d’au moins deux phrases autonomes qui ne sont pas dans un rapport de dépendance. Aucune d’elle n’a une fonction dans la phrase complexe.

Les propositions juxtaposées ne sont pas reliées par un mot mais par un simple signe de ponctuation.

Ex1 : J’ai soif : est-ce que je peux boire ? 

Ex 2 : Le temps passe, il faut se dire au revoir.

Il existe un lien logique ou chronologique entre les deux propositions juxtaposées mais il reste implicite (il n’est pas exprimé). En revanche, les propositions coordonnées sont reliées par un mot coordonnant qui exprime la relation qu’entretiennent les deux propositions.

Ex 1 : J’aime les fleurs mais je n’en achète jamais.

« mais » exprime l’opposition.

Ex 2 : Je déteste le fromage aussi je n’en achète jamais.

« aussi » exprime la conséquence (comme « donc »).

Remarque : la juxtaposition et la coordination peuvent intervenir entre des groupes de mots et pas seulement entre des propositions.

Ex 1 : Mon frère, son ami et moi jouons dans le jardin.

Ex 2 : Mon frère joue du piano, de la guitare et de l’accordéon.

C – Subordination et insertion.

Il y a subordination quand une proposition est enchâssée à l’intérieur d’une autre proposition en position de dépendance, c’est-à-dire qu’elle a une fonction par rapport à cette phrase ou par rapport à un mot de cette phrase. Ce rapport de dépendance est souvent marqué par la présence d’un mot subordonnant.

Ex : Le chien de mon voisin qui est en vacances au bord de la mer, s’ennuie.

D – On distingue différents types de propositions subordonnées :

A – Les propositions subordonnées introduites par un mot subordonnant.

Il en existe 2 catégories :

1 – Les propositions subordonnées conjonctives

Elles sont introduites par une conjonction de coordination. Parmi les propositions subordonnées conjonctives on distingue :

a) Les propositions complétives, introduites par la conjonction « que », elles viennent compléter le verbe de la principale. Elles ont une fonction par rapport à ce verbe.

Ex1 : « Mes parents veulent que je rentre ».

Ex2 : « Que je rentre est le souhait de mes parents ».

b) Les propositions subordonnées interrogatives totales.

Elles sont introduites par « si ». Elles viennent compléter un verbe qui exprime une interrogation (demande, veut savoir, …). La question qu’elle soulève peut obtenir la réponse « oui » ou « non ».

Ex : « Je me demande si elle a bien compris la leçon ».

c) Les propositions subordonnées circonstancielles.

De la même façon que les groupes circonstanciels dans une phrase simple, elles peuvent être supprimées ou déplacées dans une phrase complexe. Elles sont introduites par une conjonction de subordination ou une locution conjonctive (telles que : « lorsque », «dès que », « alors que », « après que »,…). Elles complètent la proposition principale et ont une fonction de complément circonstanciel.

Ex : « Il est arrivé à l’heure bien qu’il ait raté son bus ».

2 – Les propositions subordonnées relatives

Elles sont introduites par un pronom relatif.

On distingue deux catégories de propositions subordonnées relatives :

a) Les propositions subordonnées relatives adjectivales.

Elles apportent des précisions sur un nom de la principale que l’on nomme l’antécédent. Elles ont la fonction épithète du mot qu’elles complètent (on peut dire aussi complément de l’antécédent).

Ex1 : Les fleurs [que tu as apportées] sentent très bon.

Ex2 : « Le vélo [qui est dans la cour] est celui du facteur ».

Contrairement aux conjonctions de subordination qui n’ont pas de rôle dans la subordonnée, les pronoms relatifs ont une fonction à l’intérieur de la subordonnée. Dans l’Ex1, « que » est COD du verbe « apportées ». Dans l’Ex2, « qui » est sujet du verbe « est ».

b) Les propositions subordonnées relatives substantives.

Elles n’ont pas d’antécédent et jouent le rôle d’un nom ou d’un groupe nominal dans la phrase. Elles peuvent être remplacées par un pronom.

Ex : [Qui sème le vent], récolte la tempête.

B – Les propositions subordonnées introduites sans mot subordonnant.

1 – La proposition subordonnée infinitive.

Elle contient un verbe à l’infinitif dont le sujet est différent de celui de la proposition principale.

Ex : « Le chien observe le facteur s’approcher ».

2 – La proposition subordonnée participiale.

Comme la proposition subordonnée infinitive, elle contient un verbe au participe passé ou présent dont le sujet est différent de celui de la principale.

Ex : [Le chat parti], les souris dansent.

3 – La proposition subordonnée interrogative partielle.

Elles ne sont pas introduites par un mot subordonnant (pronom relatif ou conjonction de subordination ) mais par un pronom interrogatif (qui, pourquoi, quand, …) et la réponse à la question qu’elles posent ne peut être « oui » ou « non ».

Ex : Je me demande qui viendra à ma fête.


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