Activité 3 – Les Regrets

1 – Lisez la synthèse sur la Renaissance et l’Humanisme en cliquant sur le liens ci-dessous :
Synthèse sur la Renaissance et l’Humanisme.
2 – Vérifiez ce que vous avez appris en répondant au quiz ci-dessous. Si votre résultat n’est pas satisfaisant relisez la synthèse.
Quiz sur la synthèse sur la Renaissance et l’Humanisme.
3 – Apprenez à mieux connaître Du Bellay en visionnant le documentaire ci-dessous :
Documentaire proposé par Arte.
4 – Découvrez La Défense et illustration de la langue française de Du Bellay.

A plusieurs reprises, dans son œuvre, Joachim Du Bellay, reproche, à son frère aîné de n’avoir reçu qu’une éducation médiocre. Pourtant, entre sa 23ème et sa 25ème année, il a suivi à Paris, au collège de Coqueret les cours d’un grand humaniste nommé Jean Dorat, avec lequel il a étudié les textes de l’Antiquité grecque notamment.

A cette époque, ses camarades de classes sont Pierre de Ronsard, Jacques Pelletier du Mans, ou Pierre Antoine de Baïf qui formeront bientôt avec Rémi Belleau, Étienne Jodelle et Pontus de Tyard un groupe de poètes nommé La Pléiade. Leur ambition est de créer des chef-d’œuvre, en français, dignes de ceux des auteurs de l’Antiquité. Cette idée correspond à la volonté de François Ier qui souhaite que le français devienne une langue importante aussi bien sur les plans administratifs que littéraires.

Du Bellay

C’est dans cet esprit que Du Bellay publie son manifeste Défense et illustration de la langue française en 1549. C’est aussi cette année-là qu’il publie son premier recueil de sonnets, L’Olive, écrit entièrement en français. Jusque-là, la plupart des auteurs composaient leurs œuvres en latin.

En 1553, Jean Du Bellay, l’oncle de Joachim, est envoyé à Rome par Henri II (fils de François Ier), comme diplomate. Joachim l’accompagne en tant que secrétaire et intendant. Il y reste quatre ans. En 1557, Joachim Du Bellay tombe malade et son oncle le renvoie en France. A l’automne 1557, il publie trois recueils de poèmes composés en Italie, dont Les Regrets. Cette expérience de l’exil, a eu une grand influence sur son style poétique.

Joachim Du Bellay, meurt trois ans plus tard, à l’âge de 37 ans.

5 – Activité à partir du chapitre IV de La Défense et Illustration de la langue française (orthographe modernisée).

Lisez ci-dessous le chapitre IV de La Défense et Illustration de la langue française, rédigé par Du Bellay en 1549, puis répondez aux questions suivantes :

  1. Quel est le type de discours dominant de ce chapitre ?
  2. Quelle est la thèse défendue par Du Bellay ?
  3. Citez au moins deux arguments qu’il avance pour défendre sa thèse.
  4. Pour quelle raison dit-il du bien de François Ier ?

CHAPITRE IV : QUE LA LANGUE FRANÇAISE N’EST SI PAUVRE QUE BEAUCOUP L’ESTIMENT.

Je n’estime pourtant notre vulgaire1, tel qu’il est maintenant, être si vil et abject, comme le font ces ambitieux admirateurs des langues grecque et latine, qui ne penseraient, et fussent-ils la même Pithô, déesse de persuasion, pouvoir rien dire de bon, si n’était en langage étranger et non entendu du vulgaire2. Et qui voudra de bien près y regarder, trouvera que notre langue française n’est si pauvre qu’elle ne puisse rendre fidèlement ce qu’elle emprunte des autres ; si infertile qu’elle ne puisse produire de soit quelque fruit de bonne invention, au moyen de l’industrie et diligence des cultivateurs de celle-ci, si quelques-uns se trouvent tant amis de leur pays et d’eux-mêmes, qu’ils s’y veuillent employer. Mais a qui, après Dieu, rendrons-nous grâces d’un tel bénéfice, sinon à notre feu bon roi et père François, premier de ce nom, et de toutes vertus ? Je dis premier, d’autant qu’il a en son noble royaume premièrement restitué tous les bons arts et sciences en leur ancienne dignité : et si a notre langage, auparavant scabreux et mal poly, rendu élégant, et sinon tant copieux qu’il pourra bien être, pour le moins fidèle interprète de tous les autres. Et qu’ainsi soit, philosophes, historiens, médecins, poètes, orateurs grecs et latins, ont appris à parler français. Que dirai-je des Hébreux ? Les saintes lettres donnent ample témoignage de ce que je dis. Je laisserai en cet endroit les superstitieuses raisons de ceux qui soutiennent que les mystères de la théologie ne doivent être découverts, et quasi comme profanés en langage vulgaire, et ce que vont alléguant ceux qui sont d’opinion contraire. Car cette dispute n’est propre à ce que j’ai entrepris, qui est seulement de montrer que notre langue n’a point eu à sa naissance les dieux et les astres si ennemis, qu’elle ne puisse un jour parvenir au point d’excellence et de perfection aussi bien que les autres, attendu que toutes sciences se peuvent fidèlement et copieusement traiter en celle-i, comme on peut voir en si grand nombre de livres grecs et latins, voire italiens, espagnols et autres, traduits en français par maintes excellentes plumes3 de notre temps.

1 – Notre vulgaire :

langue vulgaire s’oppose à langue savante. Le français au XVIe siècle est considéré comme une langue vulgaire par opposition au latin ou au grec qui sont considérées comme des langues savantes.

2Vulgaire  :

personne sans instruction.

3 – Plumes :

Auteurs, traducteurs, écrivains.


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